Pierre Gaucher est un moderne ! Il fonce et figure le passage, d’où la démultiplication de moyens ! Quand il peint, ce n’est pas en série. La forme à chaque fois se rejoue. Quand il photographie, c’est pareil. Pas moyen de supporter l’immobile. Gaucher bouge avec ce qui bouge : la nature, le monde, les villes, les murs et, ne se contentant pas de l’image, il glisse dedans des paroles. Lesquelles ont vocation à stopper le temps. Pierre Gaucher mélange les genres, il sample les formes. Les mots s’inscrivent, ils forment la forme, presque invisibles ou impérieux, est-ce encore une photo, ou une affiche publicitaire ? Est-ce un journal de bord ou un poème à poigne ? Pierre Gaucher vit à Pacé : l’arbre sexué est pacéen, depuis des garnements ont mis le feu dedans, allez savoir pourquoi, quel mystère les a happés. À quelle force de l’arbre se sont-ils mesurés ? Les murs sont rennais et le bison comme le blockhaus nantais ! Le bus à impériale, yes you are understanding ! Les citations sont de Cervantes, Quignard, Krishnamurti, David Lynch, Siri Hustvedt, Racine, Darwin ou Shakespeare ! Gilles Cervera Printemps 2013